Intervention liminaire comité national de suivi des GHT

La réforme attendue depuis de nombreuses années, souhaitée, rêvée même pour certains (dont la fédération CFDT Santé-Sociaux)  du modèle d’organisation de l’offre de soins pour répondre de façon adaptée et coordonnée aux besoins de la population, nous laisse sur notre faim.
Intervention liminaire comité national de suivi des GHT
L’organisation de filières de soins cohérentes sur les territoires qui seraient construites sur des échanges « intelligents » entre les acteurs de terrain ne sont pas clairement objectivables dans bien des territoires. Le parcours du patient structuré au plus près des besoins, décloisonnant en cela le fonctionnement en silos, dépassant les intérêts individuels pour répondre aux enjeux collectifs, reste un objectif louable qui mettra encore de nombreuses années à pouvoir réellement voir le jour.
L’impact des contraintes économiques sur les budgets des établissements est venu totalement contrecarrer et pervertir le message d’évolutions profitables à tous.  L’ensemble des acteurs du secteur sont confrontés à un discours paradoxal, à l’origine de nombre de souffrances de tous ordres, réduire le cout global en produisant plus.
Le volet social et environnemental des conséquences des restructurations est malheureusement occulté. Le dernier décret sur les MAD en apporte une preuve concrète, les ambiguïtés sur la position des professionnels au sein des fonctions mutualisées mais aussi des pôles inter-établissements sont bien réelles. Alors qu’un message rassurant voire bienveillant pour l’ensemble des professionnels est régulièrement relayé, les doutes quant aux conséquences concrètes et matérielles sur les conditions de travail sont accentués par un défaut d’information, de communication sur les choix, les orientations, par un manque de prise en considération de la parole des agents et de l’expertise qu’ils possèdent de leur travail réel.
La Fédération CFDT Santé-Sociaux a décrit depuis 2011 en s’appuyant sur sa grande enquête nationale, le malaise grandissant dans les établissements, elle a averti régulièrement du risque important de la dégradation des conditions de travail, de la montée des troubles psycho-sociaux, de l’épuisement physique et psychique des professionnels. Elle a pointé les dangers d’un système et d’une organisation qui réfute l’idée d’un vrai dialogue social basé sur l’engagement et la contractualisation, sur la responsabilité et le respect d’un vrai investissement dans l’élément central de notre secteur d’activité, c’est-à-dire l’être humain. Preuve en est aujourd’hui à travers la mise en place des conférences territoriales de dialogue social dans les groupements hospitaliers, le décret avait laissé des marges de manœuvre pour décliner au plus près des réalités de terrain ce nouvel outil,  porté par la Fédération CFDT Santé-Sociaux pour rénover les formes de dialogue social au sein de la FPH, redonner toute leur place aux organisations syndicales représentatives, sortir du modèle institutionnel pour des objectifs partagés. Pour la Fédération CFDT Santé-Sociaux, un espace de dialogue social n’a de sens qu’à travers les objectifs qui lui sont assignés et dans le cas des groupements, aborder et partager les informations relatives aux activités spécifiques du GHT.
Comment ne pas regretter le temps perdu à ne pas mettre en place une vraie gestion prévisionnelle des emplois et compétences partagée entre les ARS et les établissements ? Politique de l’emploi qui serait rattachée à une politique de formation. Encore faudrait-il que l’ensemble des acteurs puissent être sollicités et participent aux travaux concernant les projets, quelles sont les ARS qui ont invitées les organisations syndicales à travailler sur les PRS2 ?
Bien sûr, le tableau peut paraitre bien sombre, et nous savons aussi que des territoires, des établissements ont pu mettre en place des organisations collaboratives et bien souvent par nécessité et avant même la loi parce qu’ils étaient confrontés à de grandes carences (matérielles, économiques et démographiques). Pour ces terrains, la logique de partage, de recours à l’intelligence collective n’a pas eu besoin d’injonction nationale pour dépasser la logique individualiste.
La Fédération CFDT Santé-Sociaux ne peut que réitérer les perspectives développées en 2013 qu’elle ne voulait pourtant pas divinatoires,
•  « les groupements restent une opportunité pour développer la coopération entre la médecine de ville et les établissements, quels que soient leurs statuts. Ils doivent permettre d’évaluer de façon plus précise l’efficacité du système de soins.
• Les regroupements se font souvent dans un réflexe de sauvegarde, sans réflexion à moyen et long terme, au point que leur efficacité est remise en cause. La CFDT défend une organisation concertée et cohérente des activités sur un territoire, permettant de maintenir un vrai projet, un accompagnement des personnes, une prévention et des soins de qualité et de proximité.
• On peut rajouter aussi un accompagnement des professionnels digne de ce nom car pour la CFDT ils méritent une reconnaissance au niveau de leur investissement pour notre société, c’est en cela qu’ils sont une richesse.

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